mercredi 27 avril 2011

Valle del Elqui


Nous sommes arrivés jeudi matin à La Serena, à 600 km de Santiago, après 6h de voyage en bus. Et nous avons pris un bus colectivo pour rejoindre la petite ville de Vicuña dans l'intérieur des terres, au pied de la Vallée de l'Elqui. Là nous attendait Rita, une mamie allemande qui nous a accueilli dans sa maison très sympa et où nous nous sommes installés pour une nuit. On était bien fatigué car 6h dans un bus ce n'est pas assez pour dormir surtout quand y'en a qui ronflent... 



On a tout d'abord été dans une agence touristique pour réserver une soirée à l'Observatoire le plus proche. Mais manque de chance, le ciel était nuageux donc impossible d'y monter aujourd'hui. 

Nous avons commencé la visite de la région par un musée tenu par un vieux monsieur qui n'était autre que sa maison. Une vieille demeure qui datait du XIXe siècle, ça ne paraît pas si ancien mais ici ça l'est vu les séismes fréquents que doivent supporter les bâtiments... 
La visite était très intéressante car les pièces sont restées intactes et tous les objets y sont encore. Il y avait de la vaisselle en cristal de baccarat, des meubles Louis XVI et des commodes style Napoléon ! Tout ça importés de France car des ingénieurs français étaient venus construire les chemins de fer après l'indépendance du Chili (1818). Le monsieur ne se rend peut-être pas compte de la valeur de son mobilier, il a d'ailleurs découvert il y a peu de temps grâce à des touristes français qu'un des lits était de style rococo (Louis XV)... En tout cas on a appris plein de choses !





L'après-midi nous sommes partis au coeur de la Vallée de l'Elqui, dans le village de Pisco Elqui, où est né le Pisco, l'alcool national du Chili et aussi du Pérou. C'est une petite bourgade coincée au fond de la vallée, perchée à 1500m d'altitude et ça paraît être le bout du monde ! Le trajet depuis Vicuña (qui est déjà bien isolée) a duré presque 2h, c'était interminable.
On est ici au coeur de la vallée et c'est magnifique, les montagnes autour sont toutes jaunes, il n'y a aucune végétation, et c'est très abrupte. Les sommets autour de nous dépassent les 4000m et on ne s'en rend pas vraiment compte, on commence à être habitués !







Nous avons pu visiter une distillerie de Pisco, c'est un alcool proche du whisky pour le goût, entre 30 et 40°. C'est l'alcool par excellence au Chili, on le mélange avec du Coca ou du Sprite ! (les chiliens sont de grands amateurs de sodas). Le plus fameux est le Pisco Sour, un mélange de Pisco et de citron vert, c'est excellent et rafraîchissant.








100 pesos les fringues soit 0,15€ = cadeau !

Le lendemain, nous décidons de partir pour Ovalle, où nous pourrons peut-être accéder à la Vallée de l'Encanto. Arrivés là-bas, nous trouvons un hostal pour la nuit, pas très propre d'ailleurs, mais bon pour 11 000 pesos (15€) on ne va pas se plaindre. Et manque de pot encore une fois, c'est vendredi saint donc jour férié ! Résultat presque tous les commerces sont fermés et impossible d'aller jusqu'au Parc, on est déçu.
On passe l'après-midi à traîner dans la ville et à faire les différents marchés artisanaux.








Et le soir on a pu assister au chemin de croix pour Pâques dans la ville. Les chiliens sont très croyants, surtout à la campagne car la pauvreté est très forte.














Samedi, direction La Serena, où nous avons pu réserver un "tour" dans un observatoire. Super on va enfin pouvoir explorer les étoiles et voir plein de planètes !
Nous restons la journée dans la ville, à flâner au marché artisanal, et nous passons l'après-midi à la plage.











Le soir, nous voilà partis pour l'observatoire de Collowara, situé à 1500m d'altitude et à 2h de route de la ville. C'est un observatoire tout neuf, qui est municipal (chose rare au Chili car l'Etat est beaucoup moins présent qu'en France), et qui est surtout dédié au public. 
En fait il existe au Chili une centaine d'observatoires, la plupart sont fermés au public et quelques uns sont ouverts, mais la journée. Donc aucun intérêt ou presque. L'observatoire où nous allons est un des seuls qui est ouvert au public la nuit.









La visite démarre à 20h, car la nuit tombe de plus en plus tôt ici (nous sommes en automne), et durera près de 3h. Le ciel est d'une telle pureté que l'on peut voir des étoiles à 360°. On croirait que c'est un ciel artificiel où on aurait fixé de fausses étoiles, mais non c'est bien réel ! Le ciel est rempli d'étoiles, c'est très impressionnant. Malheureusement nous n'avons pas pu prendre de photos car nos appareils ne sont pas assez évolués pour capturer des étoiles. Mais voici à peu près ce que nous pouvions voir.
On a terminé le tour par le télescope qui nous a permis d'admirer la planète Saturne et ses anneaux. 











Le dimanche, petit passage au musée archéologique, où repose le seul Moaï de l'Ile de Pâques sur le continent.

Retour à Santiago après 8h de long trajet et 4 films dans le bus.

A très vite pour de nouvelles aventures !








mercredi 20 avril 2011

Départ pour le nord

Nous partons ce soir (mercredi) pour La Serena et la vallée de l'Elqui dans le nord du pays. Et on va pouvoir profiter du Parc National Fray Jorge et de celui de la Vallée de l'encanto.
Nous espérons aussi aller dans une réserve de pingouins ! Et oui ici l'océan pacifique n'est pas chaud et il y a beaucoup d'otaries ou pingouins sur la côte.

Sinon à Santiago tout va bien, pour moi Manon j'ai réussi à obtenir des jours de congés et plus de responsabilités à mon travail donc c'est plus motivant. On me prend moins pour la "stagiaire photocopieuse", en fait beaucoup de mes collègues ne comprennent pas le statut d'étudiant en formation, pour eux c'est soit t'es salarié et tu connais tout à la boîte, soit tu sers aux photocopies mais il n'y a pas d'intermédiaire. C'est donc difficile de faire comprendre aux gens ce pourquoi je suis là.
Et c'est sans compter sur la discrimination des femmes au travail qui est bien plus accentuée au Chili qu'en France, et dire qu'on se plaint ! Comme le disent les profs de Paul à l'Université du Chili, "le pays a 20 ans de retard" en termes de féminisation au travail ... Cela se confirme complètement sur le terrain.

Pour moi la fac y'a du boulot mais je m'en sors, et surtout je travaille maintenant à l'Institut franco-chilien le reste de la semaine (c'est à dire presque tous les jours). Je vais aider sur des projets très variés comme la venue de groupes français de "musiques actuelles" (Gaëtan Roussel, Féfé, Mademoiselle K...), sur des dossiers de partenariat avec des entreprises (car l'ambassade a de moins en moins d'argent...) et pour la programmation de films français à Santiago. Donc c'est aussi très motivant quand on n'a que 12h de cours par semaine !

Et pour finir un site intéressant que Manon a trouvé et qui recense tous les séismes (ou secousses) que nous ressentons ici à Santiago. La dernière date de la semaine passée, c'était une secousse de magnitude 5.4 (sur l'échelle de Mercalli et non Richter), soit pas beaucoup mais on l'a senti passer. C'était le 13 avril à 12h14 précisément !

lundi 18 avril 2011

Nouvelles du jour !



Ce dimanche, direction San José de Maipo, petit patelin perché à 1000m d'altitude et à même pas 1h de Santiago, dans le Cajon del Maipo. C'est une vallée des Andes au sud-est de la métropole où les sommets dépassent les 6000m... On se sent vraiment à la montagne !
C'est le paradis pour les trekkings, le rafting et balades à cheval.






On a d'ailleurs pu en profiter et faire une promenade à cheval d'1h30 dans les montagnes avec Quico, un guide très sympa. On a eu beau lui dire que nous n'étions que des novices en équitation mais il nous a quand même emmené assez loin avec des chevaux pas toujours obéissants.












Et nous avons passé le reste de l'après-midi à marcher et encore marcher dans la vallée à la recherche de sentiers mais on n'a rien trouvé ! La saison touristique étant terminée, pratiquement tout était fermé.
On essaiera d'y revenir mais cette fois-ci en voiture comme ça nous n'aurons pas être dépendants du bon vouloir des bus collectifs qui n'ont pas d'horaires fixes (il est possible d'attendre 1h à un arrêt avant qu'un bus arrive).






Vous trouverez sur l'onglet "Histoire du Chili" une série d'articles documentés en cours d'écriture sur la dictature de Pinochet et sur la société chilienne.
    
      
      

mercredi 13 avril 2011

Isla Negra

Ce weekend nous avons été à l'Isla Negra, la demeure préférée du plus grand poète chilien, Pablo Neruda.

Après plus d'1h30 de trajet nous voici arrivés au bord d'une route très passagère où il n'y a que des commerces. On est en bord de mer et il ne fait pas bien chaud : à peine 20°C, l'hiver arrive ! D'ailleurs les premières gouttes de pluie viennent de tomber sur Santiago (depuis le mois d'octobre...).


L'Isla Negra n'est en faite pas du tout une île comme son nom pourrait l'indiquer (=île noire en espagnol) mais c'est le surnom que le poète donnait à sa résidence secondaire. "Cette maison est mon bateau ancrée sur terre", disait-il. Juchée au sommet d'une petite colline coiffée d'un bouquet de pins, cette demeure faite de granit et de bois, avec une tour et des baies vitrées, est vraiment belle et ressemble vraiment à une résidence secondaire en Bretagne!


C'était à l'origine une ruine qu'il retapa et agrandit année après année. Le décor à l'intérieur est vraiment très beau, on y trouve de tout : proues de navires, coquillages, maquettes de bateaux, lampes, tableaux, flacons de couleur. Il collectionnait un peu tout et n'importe quoi mais c'est ça qui fait le charme de la maison.













Sur son bureau, on découvre un portrait de Baudelaire, l'un de ses poètes préférés avec Rimbaud (cocorico!). On a d'ailleurs pu remarqué plein de livres et cartes géographiques en français.





























Pour la petite histoire : Pablo Neruda n'a pas pu passer ses derniers jours ici, puisque étant malade d'un cancer, il du revenir à Santiago le jour même du putsch (11/09/1973) et  mourra le 23 septembre. Ce n'est que le 13 décembre 1992, soit presque vingt ans plus tard, que le poète a pu être enterré à Isla Negra, face à cette mer qu'il aimait tant. Il disait d'ailleurs : " Je ne suis un navigateur qu'en paroles, je préfère avoir les pieds sur terre! ". 
La visite a été très intéressante mais nous n'avons pas pu prendre de photos de l'intérieur car c'était interdit.

Le weekend prochain nous partons pour 4 jours au nord de Santiago, dans la région de Coquimbo où nous irons voir la vallée de l'Elqui et pourrons observer les étoiles depuis des observatoires.





mercredi 6 avril 2011

Valparaiso

Ce weekend nous sommes partis à Valparaiso avec Francisco et Gustavo un ami colombien, ça nous sort de la routine qui commence à s'installer ici à Santiago.
Valpo (pour les chiliens) est connu dans le monde entier pour être le premier port d'amérique du sud, car c'est ici que les paquebots et autres porte-conteneurs faisaient étape avant ou après avoir passés le Cap Horn. Enfin c'était le cas  avant l'ouverture du Canal de Panama qui a fait fortement diminué l'activité portuaire de Valparaiso. La ville est aussi la deuxième plus peuplée du Chili, avec 300 000 habitants, et est le siège du parlement.



















Après 2h de route en bus, pour la modique somme de 6000 pesos chacun (moins de 10€ A/R), nous arrivons sous la brume maritime de la ville, ça nous change de la chaleur et du soleil brûlant de Santiago.












Nous partons à l'assaut du premier cerro (montagne) de la ville, à l'aide d'un des plus anciens funiculaires de Valpo. La vue d'en haut est imprenable, on se rend compte de la grandeur de la ville, de l'activité du port, et surtout du fait que toute la ville est accrochée aux flancs des collines.































Nous redescendons vers le port en passant par des rues aux façades colorées et toutes barbouillées de peintures, c'est vraiment très beau ! Les rues sont bien conservées, et l'on y croise même des trolleybus qui sont d'époque.
Midi arrive et nous filons déjeuner dans un resto typique du coin, qui nous propose évidemment du poisson, du merlu avec du riz, c'était très bon et pas cher, les chanteurs de rue compris dans le prix !







Nous repartons à l'assaut des collines en empruntant un autre funiculaire qui nous amène à un superbe mirador sur le port.










Puis nous marchons au détour de rues encore plus colorées que dans le quartier du port, et avec des fresques magnifiques représentant des quartiers de la ville, ou des personnalités connues (souvent Salvador Allende).






Ça et là on croise de vieilles voitures, telles que cette coccinelle (il y en a beaucoup encore au Chili) et cette Peugeot dont nous n'avons trouvé le numéro de modèle.


















Après 2h de marche nous nous arrêtons à La Sebastiana, c'est une des demeures qu'occupait le poète Pablo Neruda (avec celle de Santiago et de l'Isla Negra). Il y a là un musée qui n'est autre que sa maison. Elle est restée en état depuis sa mort (en 1973), et il y a encore tous ses effets personnels et même la vaisselle ! L'artiste chilien était également engagé politiquement et a même occupé les fonctions de diplomate (il était ambassadeur du Chili à Paris), on y trouve donc plein de livres en français et des vieilles cartes du monde très sympas. La maison est en fait composée de 4 niveaux, avec à chaque étage une ambiance différente. C'est assez étrange car tout est resté en place même la salle de bain ou les toilettes. Nous irons prochainement voir ses deux autres maisons et ferons à ce sujet un article car cet homme a eu une vie passionnante !

































Pour terminer l'après-midi nous passons par le "museo al aire libre" (pas besoin de traduction) qui est un vieux 
quartier typique avec plein de peintures où on y croise des artistes (dessinateurs, peintres et musiciens), et aussi des chats. Car Valparaiso est aussi le paradis des chats ! Ambiance peace and love.
On dit souvent que la ville est mal fréquentée et qu'elle est dangereuse mais nous nous sentons vraiment en sécurité, il faut juste bien choisir les quartiers où l'on va, et ne pas trop ressembler à des touristes.











Nous partons ensuite dîner dans un des restos les plus populaires de la ville, le "Casino social", où l'on mange pour pas cher le plat typique d'ici, la Chorrillana, un mélange de boeuf et de porc avec des frites bien grasses, le tout dans un grand plat à partager à 4. C'est très bon et en plus il y a de l'ambiance dans le resto, ça chante au rythme des musiciens du coin !














Pour bien digérer rien de telle qu'une petite promenade sur un mirador à deux pas de notre hostal, où l'on peut admirer la ville illuminée.


















Le lendemain matin, nous filons dans les quartiers nord de la ville, en empruntant un mini-bus (collectivo en espagnol) qui nous emmène quasiment au pied d'un mirador. C'est en fait une tour qui domine les quartiers déshérités de la ville, où les maisons ne sont faites que de taule et de béton. On se croirait presque dans un bidonville, c'est impressionnant mais c'est effrayant de voir qu'une partie de la population chilienne vit dans de telles conditions...























Nous passons ensuite l'après-midi à Viña del Mar, qui est la station balnéaire prisée des chiliens, mais où il n'y a que des tours, des palmiers et une grande plage. Ca ressemble à La Baule mais en plus grand (300 000 habitants). Nous n'avons pris que très peu de photos si ce n'est le front de mer et une bande de pélicans sur un rocher ! 



























La journée est ponctuée par un retour à Valparaiso pour prendre le bus, et un passage par un parc de la ville, où les habitants viennent se reposer, et où les anciens jouent aux échecs et aux dominos. Ici tout le monde se mélange, jeunes et retraités.














Toutes les photos sont ici !